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le respect des croyances

bientôt et quelque autre donnée vient contredire celle qu’on croyait acquise. Ce qu’on nomme le spiritisme n’est pas en progrès réel mais en progrès relatif. Il paraît vraisemblable que, sur ce sujet, des civilisations antérieures furent aussi avancées que la nôtre. Leurs minimes connaissances s’étaient perdues dans la nuit d’où nous les avons tirées et où l’opinion découragée et distraite les laissera retomber demain. Une seule quasi-certitude s’est formée c’est que, jamais, jamais le tombeau ne livrera son secret parce que les conditions mêmes de la vie exigent qu’il en soit ainsi.

Les morts d’autre part sont, en quelque façon, présents parmi nous. C’est ce qu’exprimait en termes saisissants un grand écrivain. « L’humanité se compose de morts et de vivants ; les premiers sont de beaucoup les plus nombreux. » Et non seulement nous sommes leurs héritiers mais cet héritage pèse sur nous. Il ne peut être accepté sous bénéfice d’inventaire. Il nous est imposé. Chaque génération est solidaire des précédentes, qu’elle ait à en continuer l’œuvre ou à réagir contre cette œuvre. Par bonheur le poids si lourd