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avant-propos

pour la plupart, il faut l’avouer, retranchés en leurs opinions comme en des forteresses et les églises les plus vertueuses ont toujours eu un trop grand intérêt à s’isoler et à se méconnaître les unes les autres pour n’avoir point cédé à un tel penchant. Le pouvoir civil les a souvent obligées à se tolérer. Il serait impuissant à aller au delà. L’opinion publique seule y parviendra le jour les convictions individuelles se superposant détermineront dans ce sens un de ces grands mouvements qu’on dirait doués de la formidable puissance des marées.

Ce jour est encore lointain mais sa venue est fatale. L’évolution actuelle nous achemine visiblement dans cette direction car elle tend à abaisser les barrières et à multiplier les contacts facilitant ainsi la connaissance réciproque et en faisant naître le désir. D’ailleurs il serait bien regrettable qu’il en fût autrement car, je le répète, seule la diffusion des sentiments et des habitudes de respect mutuel pourra vivifier l’éducation morale que la diversité des croyances et l’inégalité des conditions ne permettent point d’uni-