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préambule

histoire, langues mortes, sciences naturelles, géographie, etc. — s’y combinaient de façon suffisante pour former sinon une culture totale, du moins une base vaste et solide de connaissances. Le jeune homme sortait de ses classes assez instruit pour que, même s’il en restait là, son existence en fut éclairée. Il comprenait ce qu’il ne savait pas. Aujourd’hui il lui arrive de ne pas comprendre ce qu’il sait. C’est que la synthèse ne se fait plus. Pour les raisons que j’indiquais tout à l’heure, il était infaillible que la chose advint. Ces découvertes scientifiques qui ont illustré le dernier siècle ont encore ceci de caractéristique qu’elles se sont produites en dehors de tout ordre, de toute méthode ; le hasard y a sans cesse présidé. Ainsi en pénétrant dans la pédagogie, elles n’ont pu aider à y instituer un plan général de l’esprit humain ; l’incohérence provenant naturellement de matières trop nombreuses s’est accrue du fait que ces matières semblaient n’avoir aucun lien entre elles. L’opinion s’est émue successivement de ces deux catégories de maux. Elle a commencé par apercevoir le surmenage et le dénoncer comme le seul péril. Ce surmenage menaçait surtout la France, pays où