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ration du cuirassier ou du dragon ne fût pas plus forte que celle du hussard ou du fantassin ». Jamais ils n’avaient songé à cette inégalité nécessaire. Mais le professeur Landouzy a fait état du nombre de calories dépensées par chaque profession, et tout aussitôt la chose s’est imposée à leur esprit. D’ailleurs, en ce qui concerne la cavalerie, l’intendance militaire n’admet-elle pas déjà dans beaucoup de pays « que la ration destinée aux forts chevaux de troupe doit être plus élevée que celle destinée aux chevaux plus petits et moins vigoureux ? » Et de conclure du cheval à l’homme comme si rien vraiment ne les différenciait.

Cette sorte de raisonnement s’explique jusqu’à un certain point, mais d’une façon qui n’est pas très flatteuse pour l’entendement de nos contemporains. L’opinion publique s’était habituée pendant plusieurs siècles à ne plus guère apercevoir le côté animal de notre nature ; il fallut le lui rappeler. Spencer — n’était-ce pas lui ? — insista sur l’importance qu’il y avait pour une nation à être « compo-