Page:Coubertin - Essais de psychologie sportive.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
___________________________
___________________________
84

cent. Leur désir est plus puissant que leur inquiétude. Ils n’en éprouvent pas moins un sentiment de malaise, une légère angoisse. Cette angoisse, ils ne la ressentiraient pas s’ils n’avaient pas eu « le temps d’y penser ». Supposez-les pris de court et passant instantanément du repos total au geste sportif, leur joie sera sans mélange. Mais tel n’est pas le cas habituel. Or, en général, on s’habille pour se livrer à un exercice violent ; ainsi, le contact des vêtements appropriés donne à l’émoi que nous venons d’analyser tout le loisir de s’exprimer.

Sur le sportsman exempt — par nature ou par accoutumance — de toute appréhension, le contact du vêtement de sport agira tout autrement. Il n’éveillera qu’une idée de plaisir, d’ivresse, de désir bientôt satisfait. Nul doute qu’un tel état d’esprit ne soit de nature à faciliter l’exercice, en « assouplissant » l’organisme. À une condition toutefois, c’est que cette joie confiante demeure calme et ne provoque pas l’explosion d’une fougue intérieure.