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à peine s’il y a deux êtres humains non pas semblables, mais seulement comparables, et les progrès rapides de la psychothérapie ont ceci d’excellent qu’ils placent du moins en lumière cette vérité méconnue et vont obliger de plus en plus à en tenir compte une science qui, naïvement et béatement, ne vivait guère jusqu’ici que de données physiologiques.

Le fait que l’être humain, même maladif, peut vivre une vie utile, rend indispensable l’établissement en éducation physique de plateformes sises à des niveaux différents. Il y a des robustes, il y a des moyens, il y a des faibles, il y a des endommagés, il y a surtout des inégaux. Comment ne pas comprendre l’inanité d’appliquer un système unique à des catégories si différentes ? Et comment surtout ne pas apercevoir l’ironie de ce terme : rationnel, appliqué à une population chez laquelle l’irrationnel est la loi générale et obligatoire ? Vous aurez beau décréter que tous les hommes ont la même taille ; avez-vous la prétention d’arriver jamais à ce que ce décret reçoive