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essentiel. Ils le sentaient mieux que nous, d’abord parce qu’on le leur répétait davantage ; ensuite pour cette raison que leur civilisation rendait à la fois l’état de santé plus parfait et l’état de maladie plus pénible que ce n’est le cas chez les générations présentes. Notre existence est à tel point contraire à l’hygiène que nous ne parvenons presque jamais à jouir de nous-mêmes aussi complètement que le pouvaient les Grecs ; et d’autre part leurs ressources en vue de l’atténuation de la souffrance et du bien-être relatif des mal portants demeuraient extrêmement limitées. Enfin, ils considéraient le mal physique comme une déchéance et c’est là un point de vue que le christianisme d’abord, l’humanitarisme ensuite, nous ont voilé peu à peu. Un retour offensif de cette notion se dessine actuellement, mais elle a beaucoup de peine à se faire admettre, tant elle est contraire aux sentiments qui dominèrent depuis des siècles dans l’âme occidentale et aux enseignements qui l’ont façonnée. Les Grecs cherchaient la santé dans un dosage