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l’acuité et la rapidité de sa perception visuelle, tous ces éléments et bien d’autres encore jouent le rôle principal dans la détermination de ce qui sera la caractéristique de son jeu. Il n’y faut pas voir non plus le plus ou moins de combativité du tireur, car l’expérience établit qu’il y a des hommes violemment combatifs qui demeurent sous les armes « calmes comme un bâton », eux aussi. Nous chercherions plutôt un élément de différenciation dans la « qualité de bravoure » de chacun. La bravoure est, croyons-nous, un ingrédient essentiel du bon escrimeur, et c’est là ce qui fait la grande beauté de ce sport. On n’y réussirait guère en dissimulant sous des apparences de courage une vile poltronnerie. La bataille a beau n’y être qu’un simulacre, il ne suffit pas d’y apporter la caricature des vertus qu’elle exige. Or, il y a une bravoure réfléchie et une bravoure pétulante. Ce n’est pas d’hier que les poètes et les rhéteurs les opposent l’une à l’autre, les portant tour à tour au pinacle. Elles sont belles toutes deux, et dans ce parallèle