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altruisme pour ne songer qu’à sa propre élévation. Quant au mot « inutilement », il souligne bien la dépendance où le muscle doit toujours demeurer par rapport à la pensée et au sentiment, par rapport également à l’utilité sociale.

En résumé, le sport n’est qu’un adjuvant indirect de la morale. Pour qu’il devienne son adjuvant direct, il faut qu’on lui assigne un but réfléchi de solidarité qui l’élève au-dessus de lui-même. C’est là une condition sine qua non de collaboration entre le sport et la morale.

Un dernier mot : on remarquera que nous avons, au cours de cette étude, employé presque indistinctement les termes sport et culture physique. C’est qu’à notre avis il n’existe entre l’un et l’autre que des différences théoriques. En théorie, la culture physique se distingue du sport ; dans la pratique, il n’y aura jamais de culture physique volontaire (de culture intensive, bien entendu, la seule dont il soit ici question et qui réponde à la pensée de M. Hébert) sans l’intervention de l’élément sportif.