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titués les uns aux autres ; le perfectionnement musculaire n’assure à lui seul ni le perfectionnement cérébral ni le perfectionnement moral.

Voilà pourquoi la formule des devoirs physiques que nous commentons en ce moment, est incomplète et doit être modifiée. « Employer tous les moyens propres à développer nos qualités physiques pour les faire servir au bien collectif — conserver ces qualités en nous abstenant de tout ce qui pourrait les dégrader inutilement », voilà la bonne formule. Ces simples mots ajoutés au texte primitif remettent chaque chose à sa place et enchaînent en son berceau le fâcheux « surhomme » qui menaçait de naître. Le principe altruiste ainsi proclamé peut paraître platonique ; il l’est jusqu’à un certain point. Il n’en a pas moins une grande importance. Si l’opinion s’accoutume à considérer ce correctif comme faisant partie de la loi individuelle de culture physique, sa réprobation tendra à se manifester contre celui qui transgresserait trop ouvertement la dite loi en repoussant tout