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Mais, par son essence même, la vogue est de courte durée ; son principe de destruction opère en elle dès le premier moment. Elle s’use et ne se renouvelle pas. Que laissera-t-elle derrière elle ? Toute la question est là. Le plus souvent, elle ne laissera rien qu’un peu de fumée promptement dissipée. En matière de sport, le problème est celui-ci : le besoin n’a pas le temps de naître avant que la vogue disparaisse ; heureusement il y a chance qu’une étape intermédiaire se rencontre qui sera celle du plaisir. Le plaisir sportif mène au besoin ; il est l’écran derrière lequel celui-ci se prépare. Mais là encore il faut une certaine durée. La joie musculaire que le sport enseigne au corps deviendra peu à peu une habitude à condition d’avoir été goûtée assez longtemps de suite et de façon assez régulière. À l’heure actuelle, la vogue exerce encore son action en faveur des exercices physiques dans plus d’un pays ; d’autre part, nombreux sont en tous pays les individus qu’a conquis le plaisir sportif et, ici et là, il y en a pour qui