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sport et qu’ainsi il n’y faut pas chercher de rythme. Mais si. La conduite d’une auto comporte aussi du rythme et, quand vous arrivez à un tournant imprévu avec votre voiture bien en mains, remarquez que si la vitesse est trop faible ou trop forte vous n’éprouvez pas la même chose que si vous avez une certaine vitesse moyenne, une vitesse de « bon aloi » si l’on peut ainsi dire.

Mais quoi ! la vitesse excessive est passionnante évidemment ; elle est grisante, c’est le terme juste. La jouissance qu’elle procure est beaucoup moins saine, beaucoup moins raffinée et moins parfaite que l’autre ; et de plus, elle est très monotone. C’est par cette monotonie et cette rudesse même qu’elle s’impose peut-être. Elle est éducative en un certain sens, car elle produit de l’insouciance et de la vigueur. Elle est toutefois moins sportive en ce qu’elle barre la route aux perfectionnements esthétiques. C’est le mépris du rythme en somme qui a engendré indirectement « l’arrachage » en aviron et le « ferraillement » en