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qui le subissaient presque toujours à contrecœur et plus ou moins douloureusement. Il resterait à déterminer — c’est là l’intérêt de la question — quel profit physiologique de tels individus tiraient d’exercices pratiqués dans ces conditions. Une remarque en passant : il y eut un temps, très bref du reste, où le type du « sportsman malgré lui » disparut, ou peu s’en faut, à tout le moins d’une partie de l’Europe. Après l’épopée napoléonienne, quand les chemins de fer s’éparpillèrent sur le Vieux-Monde et que le rentier satisfait se carra dans son fauteuil, de nombreuses vies humaines purent s’écouler sans amener le moindre contact de l’homme avec une épée, un fusil, une selle ou un aviron. Il était réservé aux démocraties cosmopolites qui s’épanouirent dans le troisième tiers du xixme siècle et que servit une industrie scientifique merveilleuse de faire renaître çà et là l’obligation du sport, en sorte que, l’utilitarisme aidant, tous bientôt seront sportsmen, mais les uns avec conviction et les autres « malgré eux ».