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introduction

la souplesse dont, à maintes reprises, elle a fait preuve dans le choix et l’application des méthodes. La passion d’uniformité qui a si souvent nui aux œuvres du génie français, n’a point fait sentir cette fois ses ravages. Des formules très diverses ont été employées, allant du protectorat complet au « métropolitanisme » absolu. Et ce seul recours simultané à des principes si opposés est symptomatique de l’évolution de l’esprit public.

Il ne pouvait être question dans ces pages brèves, d’insister sur le détail de l’outillage économique. Le lecteur trouvera pourtant quelques indications intéressantes à ce sujet, notamment en ce qui concerne la longueur kilométrique du réseau ferré et du réseau télégraphique coloniaux à la date de 1913, le débit d’eau fourni par les puits artésiens du Sud algérien, l’achèvement de grands travaux publics comme le fameux pont du Fleuve rouge à Hanoï… Cela suffit à rappeler que s’il reste beaucoup à faire — par exemple le Transsaharien autour duquel on a tant tergiversé, — il a été fait beaucoup déjà.

De même, en évoquant le passé, nous n’avons pu citer toutes les « compagnies » de colonisation écloses sous l’ancien régime. Entre 1600 et 1700, il en a été relevé 65 et la liste est reconnue incomplète. Même protégées par Henri IV, Richelieu ou Louis XIV, la majorité d’entre elles ont périclité pour des causes multiples dont le « continentalisme » souvent obligatoire de la politique française fut, à coup sûr, l’une des plus agissantes et des plus fréquentes. Mais le