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les voies de l’amour

ciant, avec un cœur de bronze, dans une vallée de larmes, de plaintes et de lamentations. Le parjure était là devant la mourante qu’il a martyrisée. Des sanglots m’étouffaient qui ne pouvaient s’exhaler de ma gorge. Et la pauvre agonisante me regardait de ses grands yeux pleins de pardon. J’eus pitié de sa détresse et de son agonie. Je m’agenouillai près de son lit. Je saisis entre mes deux mains sa petite main brûlante de fièvre ; j’y collai mes lèvres et mes larmes coulèrent abondamment qui la rafraîchirent un peu. Je restai longtemps à genoux et mes yeux ne pouvaient se détacher de cette petite main que la mort semblait déjà immobiliser. Quand je relevai mon regard vers la petite tête enfouie dans les oreillers où ses cheveux ébouriffés faisaient une grande tache, ses yeux s’illuminaient en souriant, ses joues creuses se teintaient de rose et de ses lèvres s’échappait, comme un soupir, le pardon de mon infidélité.


« J’avais reconquis la paix et le bonheur, et mon Andrée, l’espoir de revivre à l’amour. Je pris dans le bouquetier une jacinthe jaune, une marguerite et un œillet roses et je déposai, dans la petite main qui se tendait vers moi, ces trois fleurs qui disaient à ma chère Andrée retrouvée : mon amour vous rendra heureuse ; vous êtes la plus aimée car je vous aime avec ardeur. « Prends, mon Michel, me dit-elle de sa voix affaiblie, les