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CHAPITRE IX

NOUVEL AMOUR

« Malgré mon peu de science, la clientèle augmentait continuellement. J’étais chanceux, voilà tout. Étant le seul médecin de la place, on était bien obligé de recourir à mes services plutôt que d’aller courir à quelques lieues plus loin. Je m’étais mis hardiment au travail et à l’étude. Le sort s’en mêlait et me favorisait d’une manière toute spéciale. L’hiver s’était mal comporté et le printemps pluvieux, humide, froid même, était malsain, engendrait toutes sortes de maladies et les aggravait d’une manière atroce. Un jour, je fus appelé auprès d’une dame souffrant d’une pneumonie. Je ne ménageai ni mes soins, ni mes visites auprès de cette patiente, épouse de l’homme le plus considérable du village. Si je sauvais cette malade ma réputation était établie d’une façon éclatante. La maladie céda-t-elle à mon traitement ou aux bons soins que la patiente reçut de sa jeune fille remplissant l’office de garde-malade ? Je l’ignore, cependant je serais plus porté à croire que la jeune fille a fait plus que moi pour obtenir la guérison de sa mère. Jour et nuit elle a été à son chevet, la soignant avec le dévouement d’une garde-malade intelligente, et l’amour