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— 289 — CHAPITRE III LES CONTES DE LA FAMILLE DE « PARI-BANOU » a CONTES AYANT A LA FOIS L ’INTRODUCTION ET LE DÉNOUEMENT DE « PARI-BANOU )) Nous voici maintenant en plein cœur de cette Monographie : nous arrivons à la s,econde partie du conte du Maronite Haniia au conte proprement dit de Pari-Banou, lequel offre de si grandes res- semblances avec notre conte maure de Rubis. Mais, ni Rubis, ni Pari-Banou ne présentent, dans toute son individualité, ce type de conte, dont le conte arménien qui va suivre, peut donner l’idée (i). Un roi a trois fils. Quam] ils sont pour se marier, ils « vont dans la foule » et, selon « riiabilude de l’endroit », ils jettent une pomme chacun à son tour. Les pommes des deux aînés atteignent deux jeu- nes filles, qu’ils épousent. La pomme du plus jeune tombe dans une fontaine. L ;i (^^l une grenouille ; il la prend et l’emporte dans sa mai- son ; puis il sort. Quand il rentre, le repas est prêt et servi ; de même, le soir. Alors il se cache et voit une belle jeune fille quitter sa forme de grenouille et faire le ménage. Il la saisit et, bien qu’elle lui dise quil aura à s’en repentir, il <( lui déchire sa robe [sa « robe de grenouille » est-il dit plus loin] pour l’empêcher de redevenir grenouille et pour qu’elle soit sa femme ». Le roi. étant venu un jour, remarque la jeune femme et cherche comment il pourra la prendre à son fils. Dans ce dessein, il ordonne à celui-ci de lui apporter un tapis assez grand pour que toute l’armée puisse s’asseoir dessus et qu’il reste encore de la place. Le prince va pleurer auprès de sa femme, qui lui dit : « C’est bien fait ! Je t’avais dit de ne pas déchirer ma robe de grenouille. Mais, ne te désole pas. Va h la fontaine oij tu m’as prise et crie dedans : Votre fille m’a dit d’envoyer le plus petit tapis de mon père. » Ce tapis remplit toutes les conditions exigées par le roi. Après deux autres demandes du même genre, auxquelles le prince, grâce à sa femme, donne satisfaction, le roi fait venir son fils : « Va de suite me chercher un homme qui ait une taille d’un empan et une barbe de deux empans .» Toujours d’après les instructions de sa femme, le prince va crier dans la fontaine : « Votre fille a dit : Envoyez le ])lus petit homme de mon père. » L’homme est amené au palais ; il reproche (1) Fr. Macler, Coules et f.cf/enfJex dr rAniimif. (l’iiris, 1011), n" 10.