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mot tinel, du mot tine ou cuve. Ces croisées devaient lui être payées 18 écus petits, l’écu valant 27 sous et 6 deniers tourn. ; dans les chambres qui étaient en train de se bâtir, il devait placer huit croisées à remplages et à revêtements et en tout semblables à celles qui étaient déjà ouvertes dans la partie avant du collège. Leur prix était évalué à six écus petits et dix sous tourn. Les premières, celles du tinel, étaient prévues à trois jours ; les dernières à deux jours seulement. Toutes devaient être en bonne pierre de taille.

Louis Privat devait également fournir huit gargouilles de pierre pour rejeter les eaux pluviales loin du collège et tous chéneaux de pierre qui seraient nécessaires : chaque gargouille devait lui être payée trois livres et dix sous tourn. ; chaque cheneau, vingt sous tourn. ; le maître d’œuvres s’engageait à finir son travail avant les fêtes de la Noël ; le prieur promettait de lui payer la besogne de jour en jour, à mesure qu’elle avancerait.

Étaient témoins : Blaise Cistel, chanoine de Clermont, étudiant à Toulouse ; Gilbert Duchié et Antoine Malras, aussi étudiants ; le dernier devait monter au sommet de la hiérarchie parlementaire.

Le lendemain, Louis Privat recevait des mains du prieur une avance de soixante livres, savoir dix livres en testons et demi testons, et le reste en monnaie blanche.

Le 4 février de l’année suivante, il recevait encore de noble Mathieu de Saint-André 56 livres tourn. ; mais l’instrument notarial ne fut pas annulé, ce qui semble signifier que le maître maçon n’était pas encore complètement payé (Arch. not. 2509, fo177).

Telles sont les précisions vraiment intéressantes fournies par le registre notarial 2509, conservé au Dépôt des archives notariales.

Par lui, vous n’ignorez plus ce maître d’œuvres et ce charpentier qui, de concert, ont édifié le collège Saint-Raymond ; et ces briques dont la couleur chaude vous émerveille encore, vous en connaissez la provenance toulousaine et vous pouvez appeler par leurs noms les briquetiers de chez nous qui les ont façonnées.

Ces armoiries qui vous intriguaient, ces croisées gothiques et ces gargouilles de pierre si bien venues sous le ciseau du grand artiste qui les sculpta, demeureront évocatrices de Louis Privat à qui nous devions déjà la somptueuse décoration de l’hôtel de Bernuy.

Et je trouve dans ces certitudes historiques et archéologiques les raisons nouvelles et meilleures que « les Amis du Musée Saint-