son et leur devoir et l’un d’eux desservait, comme vicaire, la chapelle Saint-Michel-hors-les-Murs, et à leurs places, « horresco referens », des femmes s’étaient installées dans le vénérable collège.
Pour remédier à ces intolérables désordres le chanoine avait fait convoquer le prieur et les collégiats pour une assemblée générale. À l’heure marquée, revêtu de son surplis et de son aumusse, il s’était rendu au collège, escorté du secrétaire du Chapitre et il n’y avait rencontré âme qui vive. Concluons avec un mémoire imprimé vers cette même époque : « Ce collège, fondé par saint Raymond pour être l’asile de pauvres écoliers qui veulent parvenir dans la science, n’est plus aujourd’hui que le refuge des libertins ; on n’y voit plus pratiquer la vertu ; les jeux et la débauche font toute l’affection des collégiats ».
4o Etat des Lieux.
Je n’ai pas rencontré, au cours de mes patientes investigations, un document ancien me permettant de vous faire la description de ce qu’était le collège Saint-Raymond, il y a deux siècles. La maison donnée par l’inquisiteur-évêque d’Agen existait-elle encore ? Et le four dans le cloître, prévu par la donation du comte Guillaume IV ? Et la bibliothèque située aussi dans le périmètre du cloître, avec la série de ses livres attachés à la chaîne « incatenandi », maison et livres offerts au collège, vers 1430, par Jean Fardit, un Limousin, docteur en décrets, auditeur du sacré Palais et recteur de Saint-Orens de Gameville ? Nous l’ignorons. Le seul document que m’aient fourni les archives, c’est une visite faite par deux spécialistes, un architecte, Jean Cromaria, et un maître-maçon, Jean Flaugniac, en vue d’une réparation urgente à effectuer au collège, le 11 mai 1719.
L’enclos du collège paraît avoir été assez vaste ; il renfermait un jardin fermé de murs et s’encombrait de bâtiments divers servant, l’un de grange, un autre d’écurie, un troisième de cuisine annexe ; il y avait aussi un chai avec un escalier pour y descendre. Une tour à vis faisait partie d’un immeuble disparu et renfermait l’escalier principal pour monter aux étages. Le musée actuel semble n’avoir constitué qu’une petite partie, mais la plus belle de tout ce qui existait à ce moment-là.