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SUR LA HOUILLÈRE DE BEAUJONC.
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descendre pour rétablir l’ordre, lorsque l’ingénieur remonte et nous assure que les ouvriers ont reconnu leur erreur, qu’ils sont revenus à la première taille ou tranchée, et que le bruit venant de l’intérieur est plus sensible.

Arrivés du 2 mars, nous ne pouvons cependant encore juger de la distance, le bruit ne suffit pas même pour assurer la direction, et quelquefois il paraît venir d’un lieu plus élevé que notre tranchée. L’ingénieur en chef, M. Mathieu, descend ; il se réunit à son collègue : ils consultent les sieurs Lambert Colson, Étienne Bernard, maître ouvrier de nuit de l’exploitation Beaujonc et dont le fils était au nombre des malheureux, Ernest Leclercq, maître ouvrier de la fosse de Mme  la veuve Hardy, et il est résolu qu’on continuera dans la première direction sur La 28e rumb de la boussole qui devait conduire à la 5e montée du bure Beaujonc.

M. Migneron remonte au jour ; il fait sur le sol le tracé de ses opérations souterraines, moins pour vérifier ses calculs, que pour tranquilliser le public impatient et convaincre les mineurs.

Enfin, toute la journée du dimanche 1er  mars, celle du lundi 2 et une partie du 3, s’écoulent ainsi dans les tourmens d’une espérance toujours trompée.

Les ouvriers montrent la même ardeur, mais quelques-uns n’avancent point. La taille n’a encore que vingt-quatre mètres de longueur le lundi matin 2 mars ; il n’existe aucun plan qui soit exact ; la distance est