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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

d’amende : quinze autres saisies restèrent sans résultat.

« Maintenant, Monseigneur, que le temps a mis la justice à même de reconnaître mon innocence, je pense qu’elle ne se refusera pas à réparer une partie des maux qu’elle m’a faits, en persistant à me croire l’éditeur des brochures condamnées, malgré les dépositions des imprimeurs, protes et compositeurs, qui tous ont déclaré ne m’avoir jamais vu dans leurs imprimeries. Aujourd’hui que les véritables auteurs et éditeurs sont connus et prouvés par des pièces irrécusables, déposées entre les mains de M. le juge d’instruction de la Marinière, il serait trop cruel de me forcer à payer les frais d’un procès aussi évidemment injuste à mon égard…… Je dois déclarer avec franchise à votre excellence que je suis dans l’impossibilité de payer la moindre somme ; ces procès ont causé ma ruine, et la commission de censure a empêché d’ouvrir en ma faveur une souscription que légitimait ma situation actuelle, dont les causes vous sont à présent connues. »

Cette tentative ne fut pas plus heureuse que la première, il fallut subir en prison ma détention tout entière, et, après le temps expiré, il fallut pour recouvrer ma liberté abandonner au fisc une somme de plus de 3, 700 fr.

Ainsi je n’ai pu fléchir les rigueurs de la justice ; « mais soyez sûr, que loin de rougir de ces flé-