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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

avorter. Je ne restai pas long-temps en repos. Les amendes prononcées par les divers jugemens rendus contre moi, montaient à la somme de 3,727 fr. et le 14 septembre 1820, l’huissier Doinel vint m’écrouer sur un ordre ainsi conçu :

« Vu les arrêts de la cour d’assises de Paris, des 14, 23, 28 juin et 26 juillet dernier, qui condamnent le sieur Alexandre Corréard en quatre mois d’emprisonnement et à 3,727 fr. 23 c. d’amende et frais, comme coupable d’écrits séditieux.

« Vu la recommandation du directeur de l’enregistrement et des domaines, conformément à l’art. 52 du Gode pénal ; attendu que le sieur Corréard n’a point satisfait aux condamnations pécuniaires, nous ordonnons, à l’un des huissiers de la cour de l’écrouer à notre requête, poursuites et diligences de la régie de l’enregistrement et des domaines, sur le registre d’écrou de la prison de Sainte-Pélagie, où il restera jusqu’à l’acquittement des amendes et frais prononcés contre lui. »

Fait au parquet ce 15 septembre 1820.

Signé Bellart.

J’avais, au commencement de ma détention, demandé, mais vainement, à être transféré dans une maison de santé ; j’exposais au garde-des-sceaux que les blessures dont j’avais été criblé sur le radeau et que l’eau de la mer avait envenimées se rouvraient fréquemment ; que j’étais atteint de douleurs rhumatis-