Page:Corréard, Savigny - Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.djvu/449

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
443
PROCÈS

passage incriminé, qu’on n’y trouve aucune offense personnelle contre S. M. T. F., mais seulement l’expression des regrets que l’éloignement de leur souverain devait inspirer à ses fidèles sujets, et une peinture énergique des maux auxquels son absence les exposait.

Sur le second chef de prévention, Me Dumont fait observer qu’alors même qu’on pourrait découvrir dans les passages signalés par le ministère public quelques insinuations perfides et injurieuses contre le marquis de Marialva, ce ne serait qu’avec beaucoup d’efforts, au milieu des nombreuses initiales qui se trouvent répandues dans ce passage ; que M. l’avocat-général lui-même avait été obligé de se livrer à une longue digression, pour établir ici l’existence d’un délit, et qu’ainsi il était naturel d’admettre que le sieur Corréard avait vendu la brochure sans y découvrir la diffamation dont on venais se plaindre.


Accoutumé à me résigner aux maux inévitables, j’attendais à Sainte-Pélagie l’expiration de ma détention, lorsque, le 30 août, à six heures du matin, le commissaire de police Valade vint saisir dans ma prison des ouvrages déclarés séditieux. Le 1er septembre, à 11 heures, la gendarmerie me conduisit chez le juge d’instruction, et ne me ramena qu’à sept heures du soir. Je crus d’abord être appelé par suite de la saisie dont je viens de parler, mais ce n’était que pour répondre à une accusation de police, que ma présence seule fit