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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

qui ne peuvent être rendus que par les mêmes mots et de la même manière ;

« Attendu que s’il se trouve quelques lignes imitées, cela ne constitue pas contrefaçon. (Tout était copié, excepté quelques transpositions.)

« Attendu que les prévenus n’ont pas eu l’intention de contrefaire, puisqu’eux-mêmes désignent avec éloge l’ouvrage même du plaignant, etc. »

Les prévenus eux-mêmes confessaient que toutes les phrases de leur relation étaient extraites de celle de MM. Corréard et Savigny. Cependant le tribunal n’en a pas moins condamné les plaignans à des dommages envers les prévenus, qui ne songeaient guère à les demander ; car quelques jours avant que le jugement ne fût rendu, M. Dabbo, libraire, m’assura que M. Ledoux lui avait dit, à Bordeaux, qu’il me compterait volontiers vingt-cinq louis pour arranger notre procès. Mes adversaires se croyaient donc coupables ? La sentence a prouvé qu’ils se trompaient.

Voici un fait assez curieux. « Un jour un homme à robe noire, tenant notre relation, dit en plein palais, et en présence de mon avocat : « Ce livre est l’ouvrage de deux jeunes jacobins. »

Les prévenus furent renvoyés absous, et je fus condamné à payer cinquante fr. de dommages, outre les frais du procès.

Je me pourvus en appel. La cour maintint le pre-