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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

tentés par des ombrages frais et des terres plus fertiles qui ne sont qu’à huit ceuts mètres de là, mais que le travail seul, à la vérité, pouvait mettre en rapport. Tout est misérable dans cette situation.»

«Saint-Louis n'est qu’une halte au milieu du fleuve, où des marchands, qui allaient chercher, en le remontant, des esclaves et de la gomme, amarraient des bâtimens et déposaient leurs vivres et objets de traite.»

« Ce qu’on a dit, dans la relation, des moyens d’attaque de ce poste, est exact. Quand l’ennemi y est venu, les noirs sont toujours ceux qui l’ont défendu le plus efficacement ; mais malheureusement il se trouve déjà là, comme aux Antilles, des personnes disposées à tendre la main aux Anglais.»

« On remarque à Saint-Louis quelques palmiers, et le lontare flabelliforme. On y a créé quelques petits jardins, mais un chou et une salade y sont encore un présent de quelque valeur. La misère, mère de l’industrie, a obligé, pendant la guerre, quelques habitans à tourner les yeux vers la culture, et le but de l’administration devrait être de les encourager.»

À l’est du fort se trouve le port, où les navires sont très en sûreté. La population de cette ville s’élève à dix mille âmes, d’après ce qu’a dit le maire à M. Corréard. Les religions catholique et mahométane sont pratiquées dans l’île avec une égale liberté, mais la dernière est celle du plus grand nombre ; néanmoins, tous les habitans vivent en paix et dans la plus parfaite union. Là, point de diffërens pour opinions religieuses : chacun