Page:Corréard, Savigny - Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.djvu/340

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
CHAPITRE XV.

faisait sur cette côte avant la révolution a été réduit au quart de ce qu’il était.

Saint-Louis, ville dans laquelle siège le gouvernement général, est située par les 18° 43′ 15″ de longitude, et par les 16° 4′ 10″ ; de latitude. Elle est bâtie sur une petite île formée par le fleuve Sénégal, et n’est éloignée, de la nouvelle barre, produite par les débordemens de 1812, que de deux lieues seulement. Sa position, sous le rapport militaire, est assez avantageuse, et si l’art ajoutait quelque chose à la nature, il n’y a nul doute qu’on pourrait faire de cette ville une place presque imprenable ; mais dans l’état où elle se trouve, on ne peut guère la considérer que comme une ville ouverte, et que quatre cents hommes décidés et bien commandés pourraient facilement enlever. À l’embouchure du fleuve, se trouve une barre, qui est son plus fort rempart. On peut même assurer qu’il serait impossible de la franchir, si elle était bien gardée ; mais la côte de la pointe de Barbarie, qui sépare le fleuve de la mer, est accessible ; on pourrait même, sans beaucoup d’obstacles, à l’aide de chaloupes plates, y débarquer des hommes et de l’artillerie. Une fois cette descente effectuée, on peut attaquer cette place dans la partie du nord, qui se trouve entièrement dénuée de fortifications. Il n’y a nul doute que, dans le cas où elle serait attaquée de cette manière, on la forcerait à se rendre à une première sommation. Cependant beaucoup de personnes l’ont jugée jusqu’à présent presque imprenable, croyant à l’impossibilité de dé-