Page:Corréard, Savigny - Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

M. l’intendant de la marine, qui l’accueillit avec bonté, et l’autorisa à passer à l’hôpital tout le temps qu’il jugerait convenable pour son rétablissement. Il lut placé dans une salle d’officiers, où il reçut les soins les plus attentifs des officiers de santé en chef de cet hôpital, qui, outre les secours de leur art, lui témoignèrent tous les égards imaginables, et allégèrent ses maux par de douces consolations. M. Savigny voyait tous les jours son compagnon d’infortune, qui lui répétait souvent : « Je suis heureux, j’ai enfin trouvé des Français sensibles à mes malheurs. » Après trente-trois jours passés dans ce superbe hôpital, il crut sa santé assez bien rétablie, et il demanda à en sortir pour se rendre dans sa famille.

Nous terminerons ici l’histoire de notre relation nautique ; mais comme depuis notre retour en France, des circonstances particulières, et une série d’événemens que nous étions loin de prévoir, ont, pour ainsi dire, prolongé la chaîne de nos aventures, nous ne croyons pas qu’il soit mal-à-propos de terminer notre ouvrage par un récit succinct de ce qui nous est arrivé depuis que nous avons revu notre patrie.