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CHAPITRE I.

garantissent cette propriété d’une manière exclusive à notre patrie, et permettent seulement aux Anglais de faire, concurremment avec les Français, le commerce de la gomme[1] depuis la rivière Saint-Jean jusqu’au fort de Portendick inclusivement, aux conditions qu’ils ne pourront former dans cette rivière, ni sur aucun point de cette partie de la côte, des établissemens de quelque nature qu’ils puissent être.

Seulement il a été stipulé que la possession du comptoir d’Albreda, situé à l’embouchure du fleuve de Gambie, ainsi que celle du fort James, seraient conservées à l’Angleterre[2].

Les droits des deux nations étant ainsi réglés, la France pensa à rentrer dans ses possessions et à jouir de leurs avantages. Le ministre de la marine, après avoir médité pendant long-temps, et mis deux ans à préparer une expédition de quatre voiles, ordonna enfin qu’elle fit route pour le Sénégal. Elle était composée ainsi qu’il suit, savoir :

Un colonel, commandant supérieur pour le Roi sur toute la côte, depuis le Cap-Blanc jusqu’à l’embouchure de la rivière de Gambie, et chargé de la

  1. La gomme que les Français, selon Labarthe, exportaient de cette côte, s’élevait à un million et demi pesant.
  2. Les Anglais, outre le fort James, possédaient trois comptoirs sur la Gambie : un à Vintain, un à Jouka-Konda, et un autre à Pisiana. Ce dernier était le plus avancé dans les terres. Les gros navires marchands remontent la Gambie jusqu’à environ soixante lieues de son embouchure.