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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE

et avaient découvert la contrée 350 ans avant l’ère vulgaire[1].

Les Anglais s’emparèrent, en 1768, de l’île Saint-Louis, lieu où siège le gouvernement général de tous les établissemens que nous avons sur cette partie de la côte : nous y rentrâmes vingt ans après, en 1779. À cette époque nos possessions nous furent assurées de nouveau par le traité de paix conclu entre la France et l’Angleterre, le 5 septembre 1782. En 1808 elles retombèrent encore une fois entre les mains des Anglais, moins par la force de leurs armes que par la trahison de quelques hommes indignes de porter le nom de Français. (Un de ces mêmes hommes a reçu la croix d’honneur, pour de prétendus services rendus aux naufragés de la Méduse.) Elles nous furent ensuite restituées par les traités de Paris de 1814 et 1815, qui confirment celui de 1783 dans tout son contenu.

Les dispositions de ce traité règlent les droits respectifs des deux nations sur la côte occidentale de l’Afrique ; elles déterminent les possessions de la France ainsi qu’il suit : depuis le Cap-Blanc, situé par les 19° 30′ de longitude et par les 20° 55′ 30″ de latitude jusqu’à l’embouchure de la Gambie, située par les 19° 9′ de longitude et par les 13° de latitude ; elles

  1. Euthymène, l’un des plus fameux astronomes de son temps, naquit 550 ans avant J. C., trouva la latitude de Marseille, sa patrie, et fut le premier qui reconnut l’embouchure du Sénégal.