Et n’en proposeront que de leur dépendance.
Je sais… Mais Vinius que j’aperçois venir…
Scène II.
Laissez-nous seuls, Albin : je veux l’entretenir[1].
Je crois que vous m’aimez, seigneur, et que ma fille
Vous fait prendre intérêt en toute la famille[2].
Il en faut une preuve, et non pas seulement
Qui consiste aux devoirs dont s’empresse un amant[3] :
Il la faut plus solide, il la faut d’un grand homme,
D’un cœur digne en effet de commander à Rome.
Il faut ne plus l’aimer.
Quoi ? pour preuve d’amour…
Il faut faire encor plus, seigneur, en ce grand jour :
Il faut aimer ailleurs.
Ah ! que m’osez-vous dire ?
Je sais qu’à son hymen tout votre cœur aspire ;
Mais elle, et vous, et moi, nous allons tous périr ;
Et votre change seul nous peut tous secourir.
Vous me devez, seigneur, peut-être quelque chose :
Sans moi, sans mon crédit qu’à leurs desseins j’oppose,
- ↑ Voltaire met ce vers dans la bouche d’Othon et le rattache à la scène précédente, sans considérer qu’Othon dit tu et non vous, à Albin.
- ↑ Tel est le texte de toutes les éditions publiées du vivant de l’auteur ; c’est aussi celui de Voltaire (1764). Thomas Corneille (1692) a remplacé « la famille » par « ma famille ».
- ↑ Var. Qui consiste en devoirs dont s’empresse un amant. (1666)