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Qu’il s’obstinait pour vous au refus de ma main.

Aristie
Et tu peux lui plonger un poignard dans le sein !
Et ton bras…

Viriate
——————Permettez, Madame, que j’estime
La grandeur de l’amour par la grandeur du crime.
Chez lui-même, à sa table, au milieu d’un festin,
D’un si parfait ami devenir l’assassin,
Et de son général se faire un sacrifice,
Lorsque son amitié lui rend un tel service ;
Renoncer à la gloire, accepter pour jamais
L’infamie et l’horreur qui suit les grands forfaits ;
Jusqu’en mon cabinet porter sa violence,
Pour obtenir ma main m’y tenir sans défense :
Tout cela d’autant plus fait voir ce que je doi
À cet excès d’amour qu’il daigne avoir pour moi ;
Tout cela montre une âme au dernier point charmée.
Il serait moins coupable à m’avoir moins aimée ;
Et comme je n’ai point les sentiments ingrats,
Je lui veux conseiller de ne m’épouser pas.
Ce serait en son lit mettre son ennemie,
Pour être à tous moments maîtresse de sa vie ;
Et je me résoudrais à cet excès d’honneur,
Pour mieux choisir la place à lui percer le cœur.
Seigneur, voilà l’effet de ma reconnaissance.