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Scène VI

IRIS est sur l’arc-en-ciel[1] ; JUNON et PALLAS, chacune dans son char ; JASON, ORPHÉE, Argonautes[2].
Orphée chante.

Femme et sœur du maître des Dieux,
De qui le seul regard fait nos destins propices,
Nous as-tu jusqu’ici guidés sous tes auspices, 605
Pour nous voir périr en ces lieux ?
Contre des bras mortels tout ce qu’ont pu nos armes,
Nous l’avons fait dans les combats :
Contre les monstres et les charmes
C’est à toi maintenant de nous prêter ton bras. 610

Iris.

Princes, ne perdez pas courage ;
Les deux mêmes divinités
Qui vous ont garantis sur les flots irrités
Prennent votre défense en ce climat sauvage.

(Ici Junon et Pallas se montrent dans leurs chars.)

Les voici toutes deux, qui de leur propre voix[3] 615
Vous apprendront sous quelles lois
Le destin vous promet cette illustre conquête ;
Elles sauront vous la faciliter :
Écoutez leurs conseils, et tenez l’âme prête
 À les exécuter. 620

Junon.

Tous vos bras et toutes vos armes

  1. Var. IRIS, sur l’arc-en-ciel. (1661)
  2. Le mot Argonautes est omis dans les éditions de 1663 et de 1664 ; celle de 1661 y supplée par un etc.
  3. L’édition de Voltaire (1764) donne : « de leurs propres voix, » au pluriel.