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et de l’autre que je me suis enhardi à quitter l’opinion commune, après l’avoir suivie quand j’ai mis Médée sur le théâtre[1]. C’est me contredire moi-même en quelque sorte ; mais Sénèque, dont je l’ai tirée, m’en donne l’exemple, lorsque après avoir fait mourir Jocaste dans l’Œdipe, il la fait revivre dans la Thébaïde, pour se trouver au milieu de ses deux fils, comme ils sont prêts de commencer le funeste duel où ils s’entre-tuent ; si toutefois ces deux pièces sont véritablement d’un même auteur[2].





    Flaccus, que l’auteur a laissé inachevé, et auquel J. B. Pio de Bologne a ajouté une centaine de vers dont il a emprunté le sujet au poëme grec d’Apollonius de Rhodes.

  1. Voyez dans notre tome II, p. 332, la scène iv du Ier acte de Médée, vers 236.
  2. Le dernier membre de phrase : « si toutefois, etc., » manque dans l’Argument de 1661 et dans l’Examen de 1663. — Daniel Heinsius attribue l’Œdipe au père de Sénèque le philosophe ; quant à la Thébaïde, contrairement à l’avis de Juste Lipse, qui admirebeaucoup cette tragédie, il la trouve inférieure à toutes celles qui portent le nom de Sénèque, et ne croit pas qu’elle puisse être l’ouvrage ni du père ni du fils.