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sant s’excuser de ne le pouvoir faire. Quoi qu’il en soit, cette pièce de vers latins est assurément postérieure au 24 septembre 1633, date de la prise de Nancy, dont il est question au vers 54. Elle a été publiée en 1634, et forme les pages 248-251 d’un recueil intitulé : Epinicia Musarum Eminentissimo Cardinali Duci de Richelieu, Parisiis, apud Sebastianum Cramoisy.... M.DC.XXXIV, in-4o. Ce recueil latin est habituellement relié à la suite d’un recueil français intitulé : les Sacrifices des Muses au grand Cardinal de Richelieu, à Paris, chez Sebastien Cramoisy…. M.DC.XXXV. Le tout correspond à un autre volume semblable de disposition et d’aspect, publié chez le même libraire et intitulé, pour la première partie : le Parnasse royal, où les immortelles actions du très-chrestien et très-victorieux Monarque Louis XIII sont publiées par les plus célèbres Esprits de ce temps..., et pour la seconde : Palmæ regiæ invictissimo Ludovico XIII, regi christianissimo, a præcipuis nostri ævi poetis in trophæum erectæ. Comme dans le volume dont nous avons parlé d’abord, le titre de la première partie porte pour date M.DC.XXXV, et celui de la seconde M.DC.XXXIV. Le privilège de ces volumes a été accordé à Boisrobert le 23 avril 1633, et transporté à Cramoisy le 10 mai ; toutefois l’Achevé d’imprimer n’est que du 14 août 1634 ; mais cela se trouve fort bien expliqué par les avis de l’imprimeur au lecteur, qui nous apprennent que les recueils se formaient pour ainsi dire au fur et à mesure de l’impression, et qu’on mettait les pièces entre les mains des compositeurs aussitôt qu’elles arrivaient, sans observer aucun ordre[1]. — Ces vers latins de Corneille sont fort curieux pour l’histoire de ses premiers ouvrages ; nous y trouvons même un peu tardivement le moyen de rectifier une légère erreur que les divers éditeurs de Corneille avaient commise quant à la date de la Galerie du Palais, erreur dans laquelle nous étions nous-même tombé à leur exemple[2]. — Au bas des pages, nous donnons, selon notre coutume, la traduction française[trad 1].


Neustriacæ lux alma plagæ, quo nostra superbit

  1. Bienfaisante lumière de la plage neustrienne, toi dont s’enor-
  1. « Ne mirere, lector, si nullam hic nec rerum, nec temporum, nec personarum servatam seriem vides ; nam ut singula in manus nostras venere, ea prælo subjecimus. »
  2. Voyez ci-dessus la Notice, p. 6 et 7.