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D’une autre façon.

Le célèbre Hédelin est un homme d’esprit ;
il fait de bons romans, on les lit, on les aime :
Cent fois confidemment il me l’a dit lui-même,
Et le grand Pelletier l’a mille fois écrit. »




2o Seconde dissertation concernant le poëme dramatique, en forme de remarques sur la tragédie de M. Corneille intitulée Sertorius… (Par d’Aubignac.)
(Extrait du Recueil de Dissertations, publié par Granet, Paris, 1740, tome I, p. 281-283.)

« J’étois près de finir cette lettre, ou plutôt cette longue dissertation, et je méditois le dernier compliment, qui doit, Madame, vous assurer de mes respects, lorsque l’on m’a mis entre les mains une épigramme et un sonnet de M. Corneille, avec une lettre et une défense en prose[1], servant de réponse aux observations que vous m’aviez demandées sur la Sophonisbe. Je prends la liberté de vous les envoyer, pour vous montrer combien l’esprit de M. Corneille est usé, ou combien la passion en a malheureusement dissipé la force et les lumières ; car ce sont les plus méchants vers que vous ayez jamais vus, et la prose la plus languissante, la plus impropre et la plus impure qui soit jamais sortie de sa plume ; et je n’y reconnois rien de lui que sa colère. Ce ne sont que des injures et des impostures forgées à plaisir, et de mauvaises paroles qui scandalisent tous les gens d’honneur ; il y mêle le comique avec le tragique ; il fait le plaisant et le héros parnassien ; il feint de ne pas savoir que les lettres que j’ai pris la liberté de vous envoyer par votre ordre soient de ma façon, afin de me pouvoir dire toutes ses injures à couvert. Mais après les témoignages de tant de personnes d’honneur, qui l’en assurèrent dès le commencement, après les emportements qu’il a fait paroître contre moi, et après avoir lu mes remarques sur la boutique du libraire avant qu’elles fussent achevées d’imprimer, dans une connoissance certaine de mon nom, c’est un mauvais prétexte pour se déchaîner en paroles indignes de l’innocence et de la générosité des Muses ; et

  1. La lettre et la défense sont de Douneau de Visé (voyez tome VII, p. 457 et suivantes), mais nous ne savons de quel sonnet ni de quelle épigramme d’Aubignac veut parler.