Reconnoissent en lui le sang d’un si grand roi.
Ainsi, lorsque le Rhin, maître de tant de villes,
Fier de tant de climats qu’il a rendus fertiles,
Enflé des eaux de source et des eaux de tribut,
Approche de la mer que sa course a pour but,
Pour s’acquérir l’honneur d’enrichir plus de monde,
Il prête au Vhal[1], son frère, une part de son onde ;
Le Vhal, qui porte ailleurs cet éclat emprunté,
En soutient à grand bruit toute la majesté,
Avec pareil orgueil précipite sa course,
Montre aux mêmes effets qu’il vient de même source,
Qu’il a part aux grandeurs de son être divin,
Et sous un autre nom fait adorer le Rhin.
Qu’il m’est honteux, grand Roi, de ne pouvoir te suivre
Dans Nimègue qu’on rend[2], dans Utrecht qu’on te livre[3],
Et de manquer d’haleine alors qu’on voit la foi
Sortir de ses cachots, triompher avec toi,
Et de ses droits sacrés par ton bras ressaisie,
Heroumque genus, Regemque in fratre pavescunt.
Sic postquam anfractu vario centumque volutus
Urbibus, extremum properat jam Rhenus in orbem,
Nativisque tumens et vectigalibus undis
Germanum in Vahalim diviso gurgite fluctus
Exonerat : sonat ille vadis, fratrisque timenda
Majestate ferox, fremitumque imitatus et iras,
Communes probat æternis e fontibus ortus,
Et Divum Deus ipse refert, aliisque colendum
Ostentat populis alio sub nomine Rhenum.
Nec satis est animos passim trepidare labantes
Inque novos mores urbes transire coactas :
Sub juga jam totis ultro regionibus itur.
Cessit et Austrini latus æquoris, ardua cessit
Neumagus, et magnæ Trajectum nobile gentis