Son ardeur s’en redouble[1], au lieu de s’arrêter ;
Il veut tout reconnoître et tout exécuter,
Et présentant le front à toute la tempête,
Agir également du bras et de la tête.
La même ardeur de gloire emporte ses sujets :
Chacun veut avoir part à ses nobles projets ;
Chacun s’arme, et la France, en guerriers si féconde,
Jamais sous ses drapeaux ne rangea tant de monde.
L’Anglois couvre pour nous la mer de cent vaisseaux ;
Cologne après Munster nous prête ses vassaux :
Ces prélats[2], pour marcher contre des sacrilèges,
De leur sacré repos quittent les privilèges,
Et pour les intérêts d’un Dieu leur souverain
Se joignent à nos lis, le tonnerre à la main.
Cependant la Hollande entend la Renommée
Publier notre marche et vanter notre armée.
Et præstare manu. Simul undique buccina Martem
Increpuit, simul agminibus coït ultima junctis
Gallia, quot fœto bellatrix patria nusquam
Fuderat ante sinu ; ratibus simul æquora centum
Anglusque Francusque tegunt ; ruit Itala pubes,
Helvetiusque ferox, Bavarisque Colonia signis,
Et sacros acuens jamdudum Wesphalus enses ;
Nec bene collectæ terraque marique rapinæ
Unius in Francæ cessissent præmia gentis :
Tot populos inter communis præda jacere
Debuit occidui populator et orbis Eoi.
Interea Batavas crebrescit fama per urbes,
Et propius belli fragor intonat. Ocius omnes
- ↑ Dans l’édition de 1688 du P. de la Rue : « en redouble. »
- ↑ Maximilien de Bavière, évêque de Cologne, et Christophe-Bernard van Galen, évêque de Munster, alliés de la France dans la guerre contre la Hollande. Voyez sur ce dernier les Lettres de Mme de Sévigné tome I, p. 486, note 8, et tome III, p. 122, note 4.