Tu fais de tes soldats ceux du Dieu des batailles[1],
Et dès qu’ils ont vaincu, tu le[2] fais triompher.
Tu prends ses intérêts, il brise tous obstacles ;
Tu rétablis son culte, il se fait ton appui ;
Sur ton zèle intrépide il répand ses miracles,
Et prête leur[3] secours à qui combat pour lui.
Ils font de jour en jour nouvelle peine à croire,
Ils vont de marche en marche au delà des projets,
Lassent la renommée, épouvantent l’histoire,
Préviennent l’espérance, et passent les souhaits[4].
Poursuis, digne Monarque, et rends-lui tous ses temples :
Fais-lui d’heureux sujets de ceux qu’il t’a soumis ;
Et comme il met ta gloire au-dessus des exemples,
Mets la sienne au-dessus de tous ses ennemis.
Mille autres à l’envi peindront ce grand courage,
Ce grand art de régner qui te suit en tout lieu :
Je leur en laisse entre eux disputer l’avantage,
Et ne veux qu’admirer en toi le don de Dieu.
- ↑ Granet donne ici, probablement d’après l’édition in-12, que nous n’avons pu voir :
Tu mets de leur parti le maître des batailles. - ↑ Granet donne les, évidemment par erreur.
- ↑ Son, dans l’édition de Granet.
- ↑ Corneille a dit plus haut (p. 176, vers 12), en parlant de « l’épanchement » des bienfaits du Roi :
Il prévient l’espérance, il surprend les souhaits.