Des grâces du soleil se défend quelque temps,
De ses premiers rayons refuit les avantages,
Et pour les repousser élève cent nuages :
Le soleil plus puissant dissipe ces vapeurs,
S’empare de son sein, y fait naître des fleurs,
Y fait germer des fruits, et la terre, à leur vue
Se trouvant enrichie aussitôt que vaincue,
Ouvre à ce conquérant jusques au fond du cœur,
Et pleine de ses dons, adore son vainqueur.
Poursuis, grand Roi, poursuis : c’est par là qu’on s’assure
Un respect immortel chez la race future ;
C’est par là que le ciel prépare ton Dauphin
Flamina, et excussos gelidis e nubibus imbres,
Sol nostrum radiis afflat propioribus orbem,
Ipsa licet primo tellus animata calore
Æstuet in nebulas, reducique obsistere Phœbo,
Et lucem undanti tentet prohibere vapore,
Sol tamen obstructas densa caligine nubes
Discutit erumpens, et amico lumine vernas
Undique spargit opes : donis tum victa recludit
Terra sinus, et amat quos ante refugerat ignes,
Victoremque volens, vel dum superatur, adorat.
Perge, age, sic victas, regum fortissime, gentes
Adjicere imperio, sic magnum in sæcula nomen
Mittere, sic teneram virtutis imagine prolem
de saint Augustin, rapprochement qui a causé cette confusion ? Cela demeure incertain et n’importe guère d’ailleurs pour l’histoire du texte de Corneille. Contentons-nous de signaler ici les différences que présentent dans l’édition de Santeul les dix vers de notre poëte, différences qui, comme on va le voir, sont plutôt des fautes que des variantes. On lit au vers 325 : revoit, au lieu de refait ; au vers 326 : ses nuages, au lieu de cent nuages ; au vers 327 : ses vapeurs, au lieu de ces vapeurs ; au vers 329 : les fruits, au lieu de des fruits ; enfin au vers 330 : se voyant aussi-tôt enrichie, au lieu de se trouvant enrichie aussitôt. Les vers latins offrent quelques différences du même genre, qu’il n’entre point dans notre plan de relever.