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en Flandre. De la traduction de P. Corneille. Ils suivent, dans l’un et dans l’autre, le texte latin du P. de la Rue, ayant pour titre : Regi post Belgicam expeditionem (dans l’édition de 1688 : Ludovico magno post expeditionem Belgicam) anni M.DC.LXVII. Epinicium. Le volume des Idyllia commence par une sorte d’épître dédicatoire en vers latins, intitulée : Ad clarissimum virum P. Cornelium, tragicorum principem, et datée : Rothomagi kal. jun. M.DC.LXIX. On trouve à la page 51 : Ad clarissimum virum Petrum Cornelium in obitu Caroli filii. Nous donnons ces deux pièces de vers, ci-après, dans l’Appendice. Elles sont reproduites dans les Carmina de 1688, aux pages 146 et 161.

Au sujet de ces poëmes de Corneille et du P. de la Rue sur les victoires de 1667, nous lisons dans un Éloge de ce dernier, extrait d’une lettre écrite de Paris le 6 juin 1725, et inséré dans le Mercure de juin de cette même année (le P. de la Rue, né en 1643, mourut en 1725) : « Il fit en 1667 un poëme sur les conquêtes du Roi, que le fameux P. Corneille se fit un honneur de traduire en vers françois. Il dit même à Sa Majesté, en lui présentant sa traduction, qu’elle n’égaloit point l’original du jeune jésuite, qu’il lui nomma. Ce fut là le commencement de cette estime dont le feu Roi honora depuis le P. de la Rue. »




Au lecteur.

Quelque favorable accueil que Sa Majesté ait daigné faire à cet ouvrage, et quelques applaudissements que la cour lui ait prodigués, je n’en dois pas faire grande vanité, puisque je n’en suis que le traducteur. Mais dans une si belle occasion de faire éclater la gloire du Roi, je n’ai point considéré la mienne : mon zèle est plus fort que mon ambition ; et pourvu que je puisse satisfaire en quelque sorte aux devoirs d’un sujet fidèle et passionné, il m’importe peu du reste. Le public m’aura du moins l’obligation d’avoir déterré ce trésor, qui, sans moi, seroit demeuré enseveli sous la poussière d’un collège ; et j’ai été bien aise de pouvoir donner par là quelque marque de reconnoissance aux soins que les pères jésuites ont