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ferme des poëmes de tout genre, très-variés de sujet et de ton, et dont la seule unité, le seul lien est d’être adressés au Roi ; ensuite viennent les Poésies diverses proprement dites ; puis les Louanges de la sainte Vierge, et la Traduction de plusieurs psaumes, que nous avons donnée, dans notre tome IX, d’une manière plus complète et plus fidèle, et dans l’ordre même adopté par Corneille[1] ; enfin les Arguments et Préfaces de quelques pièces de théâtre, qui, dans notre édition, ont pris leur place naturelle en tête de chacun des ouvrages auxquels ils se rapportent. Pour les Poésies diverses, nous avions donc seulement à puiser dans les deux premières parties du recueil de Granet, que les derniers éditeurs ont maintenues séparées, en se contentant de faire passer au second rang celle que Granet avait placée la première, sauf un très-petit nombre de pièces qu’ils en ont retirées parce qu’elles ne pouvaient être rangées sous le titre fastueux de Poëmes sur les victoires du Roi, qu’ils avaient jugé à propos de lui donner. Nous avons trouvé préférable de faire disparaître cette division arbitraire, et de suivre, ainsi que nous l’avons déjà dit, un ordre purement chronologique.

Passons maintenant en revue les diverses parties constitutives, quelque peu importantes, du recueil de Granet et du nôtre ; cherchons quels sont les poëmes dont il a ignoré l’existence, quels sont ceux qu’il connaissait et qu’il a écartés sciemment ; essayons de découvrir ses principes de critique et indiquons en même temps ceux qui nous ont guidé.

Les pièces les plus anciennes, et par conséquent les premières dans notre recueil de Poésies diverses, sont celles qui ont été publiées par Corneille lui-même, sous le titre de Mélanges poétiques, et qui portent les numéros I à XIV, XVI et XVII. Elles ont paru à la suite de Clitandre, premier ouvrage que notre poëte ait fait imprimer. Elles commencent, à la page 121 du volume contenant l’édition originale de cette tragi-comédie, par un frontispice qui, bien que le nom de Corneille ne figure pas sur le premier titre[2], porte néanmoins :

  1. Voyez ce que nous avons dit au tome IX, p. 61, de cette partie de la publication de Granet.
  2. Voyez tome I, p. 257.