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XLII

Pour monsieur Dassoucy,
Sur ses Airs.

Ces sept vers, signés Corneille, occupent le recto du troisième feuillet d’un recueil, inconnu jusqu’ici, intitulé : Airs à quatre parties du Sieur Dassoucy, à Paris, par Robert Ballard, seul Imprimeur du Roy pour la Musique. Auec Priuilege de Sa Maiesté, 1653, in-8o oblong. Ce recueil, tel qu’il se trouve à la Bibliothèque impériale, n’est pas complet : il ne contient qu’une seule des quatre parties, la « taille. » Le privilège mentionné sur le titre n’est autre chose qu’un extrait du privilège général accordé pour la musique à Ballard, le 24 octobre 1639, et il n’est pas accompagné d’un achevé d’imprimer indiquant la date précise du volume. Nous sommes redevables à M. Ravenel, conservateur sous-directeur de la Bibliothèque impériale, de cette petite pièce de Corneille, qui jusqu’ici n’avait été signalée par personne. Trois ans plus tôt notre poëte avait adressé pour l’Ovide en belle humeur un sonnet à Dassoucy[1], qui, à cette époque, avait déjà fait la musique d’Andromède (voyez tome V, p. 252 et 253).


Cet auteur a quelque génie,
Ses airs me semblent assez doux.
Beaux esprits, mais un peu jaloux,
Divins enfants de l’harmonie,
Ne vous en mettez en courroux : 5
Apollon aussi bien que vous
Ne les peut ouïr sans envie.


  1. Voyez ci-dessus, p. 124.