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son art, et le rendre remarquable avec pleine liberté, et que l’autre doit le cacher avec soin, parce que ce n’est jamais lui qui parle, et ceux qu’il fait parler ne sont pas des orateurs.

La diction dépend de la grammaire. Aristote lui attribue les figures, que nous ne laissons pas d’appeler communément figures de rhétorique. Je n’ai rien à dire là-dessus, sinon que le langage doit être net, les figures placées à propos et diversifiées, et la versification aisée et élevée au-dessus de la prose, mais non pas jusqu’à l’enflure du poème épique, puisque ceux que le poète fait parler ne sont pas des poètes.

Le retranchement que nous avons fait des chœurs a retranché la musique de nos poèmes. Une chanson y a quelquefois bonne grâce, et dans les pièces de machines cet ornement est redevenu nécessaire pour remplir les oreilles de l’auditeur cependant que les machines descendent.

La décoration du théâtre a besoin de trois arts pour la rendre belle, de la peinture, de l’architecture, et de la perspective. Aristote prétend que cette partie, non plus que la précédente, ne regarde pas le poète ; et comme il ne la traite point, je me dispenserai d’en dire plus qu’il ne m’en a appris.

Pour achever ce discours, je n’ai plus qu’à parler des parties de quantité, qui sont le prologue, l’épisode, l’exode et le choeur. Le prologue est ce qui se récite avant le premier chant du chœur ; l’épisode, ce qui se récite entre les chants du chœur ; et l’exode, ce qui se récite après le dernier chant du choeur. Voilà tout ce que