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TOBY.

Ce qui me rassure c’est qu’on a l’air d’y bien vivre. En furetant par là, sous les arbres, nous avons trouvé une espèce de basse-cour et des volailles grasses (Essuyant une larme.) qui m’ont rappelé la patrie. Nous en avons plumé trois ou quatre et Jim-Cockes s’est chargé de la broche.

SUZANNE.

Ne parle donc pas de broche !… quand je pense à celle qui nous menaçait.

TOBY, montrant Vendredi.

Le fait est que sans ce petit diable noir…

SUZANNE.

Mais vois donc comme il veille auprès de la pauvre Edwige ! Il a pris d’elle un soin !

TOBY.

Oui ! il nous l’a fait porter sur des branches d’arbres pendant plus d’une heure.

Vendredi fait retomber le rideau qui cache Edwige.

SUZANNE.

Cher petit homme !… Est-il gentil !

TOBY.

Gentil !… gentil !… c’est un brun, voilà tout !

SUZANNE.

Oui… mais quel brun !

RONDO.
Oui, c’est un brun !
Mais c’en est un
De la rive lointaine,
Où, sous les feux
D’un ciel heureux
L’on voit croître l’ébène !
Oui, c’est un brun !
Mais peu commun
Et, la chose est certaine,
Pour un beau brun
C’est un beau brun !
Puis les bruns ont, voyez-vous,
Un immense avantage !
Ils ne sont ni blonds, ni roux,
Et cela dédommage !
Oui, c’est un brun,