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SUZANNE.

Tu pleurniches maintenant ! Ah ! tous les hommes sont des lâches !

TOBY.

Pardon !… m’as-tu jamais vu avoir peur, moi ? (Poussant un cri de terreur.) Ah !

SUZANNE.

Quoi donc ?

TOBY.

Regarde… ce grand coquin de sauvage qui s’avance vers nous.

SUZANNE.

Ah ! quel air féroce !

TOBY.

Quel coutelas ?…

SUZANNE.

Et quelles dents !

Ce sauvage a paru au fond pendant les derniers mots de la scène ; il a fait signe à ses compagnons de s’éloigner, puis il s’approche de Toby et de Suzanne. Il est tatoué, il a des anneaux dans le nez, un énorme coutelas à sa ceinture.


Scène IV

TOBY, SUZANNE, JIM-COCKS.
TOBY.

Suzanne !… cet homme vous lance des regards étranges !

SUZANNE, à part.

Plût au ciel !…

TOBY.

Vous dites ?

SUZANNE.

Ce sauvage a faim… probablement…

TOBY, suppliant.

Monsieur…

SUZANNE, de même.

Jeune homme !… (A part.) Il semble ému !

TOBY.

Sa langue, mon Dieu, son idiome ?… Ah !… sauvagir… si vous nous sauvir… nous bien vous chérir !… (Le sauvage fait entendre une sorte de grognement.) Pas comprenir.