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CHŒUR DES MATELOTS, dans l’éloignement.
Voir
C’est avoir,
Allons courir !
Vie errante
Est chose enivrante !
Voir
C’est avoir,
Allons courir,
Car tout voir, c’est tout conquérir !
ROBINSON, entraîné par le chant des matelots.
Edwige ! adieu ! c’est leur voix qui m’appelle.
A nos serments reste fidèle ;
Pour toi tout mon cœur, mon amour…
Mes amis, votre main et pensez au retour.

Il donne un dernier baiser à Edwige et s’élance au dehors. Toby et Suzanne courent à la fenêtre pour le voir encore. Sir William et Dehorah rentrent d’un air joyeux. Edwige se jette dans leurs bras en pleurant, Ils comprennent que leur fils est parti. Le rideau tombe.




ACTE DEUXIÈME

Deuxième Tableau

Le théâtre représente la partie de l’île que Robinson appelait sa métairie. Dans le fond est une colline boisée dont la pente douce, dirigée vers la gauche, s’étend jusqu’à la mer que l’on aperçoit au loin entre les arbres. – A droite, adossée à un rocher, est la grotte dont Robinson s’est fait une demeure et dont l’entrée est en partie masquée par un grand arbre praticable. – A gauche, sur le devant, est l’enclos qui forme la métairie. À terre, un gros cèdre coupé, dont la moitié est déjà travaillée dans la forme d’un canot.

Les rayons du soleil pénètrent à travers les palmiers, les cocotiers, les bananiers en fleurs qui forment autour de la clairière une sorte de défense naturelle.

Une symphonie douce exprime le calme de cette nature vierge. – Tout à coup, le chant des oiseaux cesse. On en voit quelques-uns fuir entre les arbres et Robinson paraît au fond. Il s’arrête et suit en souriant les oiseaux que son approche a fait fuir.