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d’un personnage qui fût le confident de tous, et qui fît entre eux le rôle de conciliateur commun. Qu’en pensez-vous ? Tout bien considéré, j’aimerais mieux que cette fonction fût confiée à une femme qu’à un homme. » Et ailleurs : « C’est le petit château qui sera une maison bénie ! C’est là que, sans glaces, sans tableaux, sans sophas, nous serons les mortels les plus heureux par le bien que nous ferons et par celui qu’on dira de nous. » Ailleurs encore : « Nous nous fermerons tous les yeux les uns aux autres dans le petit château ; et le dernier sera bien à plaindre, n’est-ce pas ? » Et quand il découvre le château d’Isle, il s’écrie : « Il serait tout élevé, tout bâti, ce petit château idéal ! Ne nous retrouverons-nous jamais tous, avec des âmes bien tranquilles et bien unies ? »

L’invention du miroir magique n’est-elle pas plus charmante encore ? « Si j’avais seulement un miroir magique qui me montrât mon amie à tous les instants ; si elle se promenait sous mes yeux dans une glace, comme dans les lieux qu’elle habite… Je ne la quitterais guère, cette glace ; combien je me lèverais de fois pendant la nuit pour vous aller voir dormir !