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nature. Semblable encore à l’immuable nature, qui donne les mêmes fleurs à chaque printemps, il jettera chaque année vers son amie le même chant de tendresse.

Et ces stances égales qui s’élèvent ainsi chaque année, forment à travers le temps comme un long cantique d’amour. Ce n’est, naturellement, qu’une suite de variations sur la même phrase : « Je vous aime. » Pour l’évoquer ici, le mieux est d’en détacher quelques-unes :

« Combien je vous aimerais, si je pouvais vous aimer davantage. »

« Je vous aime tous les jours, et je ne distingue que celui où je me crois le plus aimé. »

« Ce n’est donc pas assez de vous aimer ; il faut vous le dire. Eh bien, je vous le dis. Entendez-vous ? Je vous aime, je vous aime de tout mon cœur et je n’aimerai jamais que vous. »

« Vous serez mon amie, mon unique amie, tant que je vivrai. »

« Tout peut s’altérer au monde ; tout, sans vous excepter ; tout, sauf la passion que j’ai pour vous. »

« Rien ne séparera nos deux âmes. Cela s’est