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rentrer à la Saint-Martin, c’est-à-dire le 10 novembre.

Mais la Saint-Martin passe et Mme Volland s’attarde aux délices du château d’Isle. Diderot se révolte. Il déclare qu’il ne saurait attendre jusqu’aux derniers jours du mois. Ces derniers jours arrivent et Sophie ne rentre pas. Alors le philosophe désespère. Il souffre trop d’être ainsi déçu de semaine en semaine : « Je ne vous attends plus. »

Étant malheureux, il devient injuste : « Vous ne m’aimez pas comme je vous aime. Vous ne prenez pas le retard de votre retour comme moi. » Mais sa bonté n’abdique jamais. Et il ajoute aussitôt : « Tant mieux : vous seriez trop à plaindre si vous étiez malade d’amour comme moi. »

Enfin, le retour est décidé. Diderot exulte. Il se transporte en pensée à ce radieux moment : « Il est impossible que je vous peigne ce que je deviens dans cette espèce de délire où je vous vois, où je cherche si c’est vous, si c’est toujours ma Sophie, si elle est heureuse de retrouver celui qui l’aime si tendrement et qui l’a si longtemps attendue. »

L’heure approche : « Quand est-ce que je vous