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de mettre quelque arrangement dans notre correspondance. »

En effet, ils organisent cette correspondance. Un de leurs amis, Damilaville, est premier commis au bureau des vingtièmes, quai des Miramionnes. Il a le cachet du contrôleur des Finances. Il peut affranchir en sécurité leurs lettres. C’est à lui qu’ils les adresseront. C’est lui qui les leur fera parvenir.

Diderot, qui passe pour distrait, « qui ne sait jamais bien le jour qu’il vit », se promet de dater ses lettres, et de les envoyer à des jours fixes, le jeudi et le dimanche. Il se tiendra parole. Enfin, pour bien s’assurer qu’il ne s’en égarera pas, ils conviennent de les numéroter.

En écrivant à son amie, Diderot se donne l’illusion de lui parler encore. « Je cause avec vous en vous écrivant, comme si j’étais à côté de vous, un bras passé sur le dos de votre fauteuil. » Et il écrit vraiment comme il parle. « Je prends une plume, de l’encre et du papier et puis va comme je te pousse… Plus j’écris vite, mieux j’écris. » Il ne fait pas de brouillon, pas plus qu’il ne garde copie de ses lettres. Et elles sont presque sans ratures.